dimanche 13 mars 2011

Che Guevara par Jean Cormier

En tant que passionné d'histoire, j'apprécie tout particulièrement les biographies, mémoires ou récits historiques, qui demeurent mes styles littéraire favoris. J'en suis bien entendu un grand consommateur et quand je suis tombé sur le Che Guevara de Jean Cormier, livre écrit en collaboration avec le fille de Che, Hilda, et son meilleur ami argentin Alberto "mial" Granado je me suis mis à le dévorer a une vitesse record.

Tout d'abord parce que l'histoire d'El commandante, figure majeure de l'histoire du XX° siècle, homme aux mille vies mais au visage devenu symbôle, m'était assez inconnue (au delà de la "bio" entendue que la majorité des gens connaissent).




Ensuite parce que pour rédiger cet ouvrage, Jean Cormier s'est lancé sur les traces du Che, depuis sa naissance à Rosario jusqu'à son exécution dans une petite église bolivienne à la Higuera. Il a rencontré les véritables companeros du "christ guerillero", qu'ils aient accompagné son destin jusqu'en Afrique, ou partagé seulement quelques moments de vie dans les contreforts de la Sierra Maestra. Les multiples anecdotes et témoignages de ces proches sont autant de perles et de moment d'intense émotion.
Ce que j'aime particulièrement dans les bio de ces personnages mythiques, compliqués, dont on ne connaît généralement que la face visible, c'est approcher leur côté sombre, inconnu, humain. Et celle-ci n'échappe pas à la règle.
Extrêmement détaillé mais toujours dynamique et factuel, le livre évite l'écueil de vouloir tenter d'expliquer trop en détail la vision politique et l'idéologie du Che, qui voyait dans la révolution et son marxisme/léninisme, la seule alternative à l'impérialisme qu'il abhorrait plus que tout.
Cette foi révolutionnaire, que l'on sent monter en lui au fil de ses voyages à dos de sa vieille Norton au côté de l'indissociable Mial, parcourant plusieurs fois l'amérique latine, atteindra son paroxysme lors de sa rencontre avec Fidel.

Dès lors son destin est scellé et le Che ne s'appartiendra plus vraiment. Il appartiendra au Monde, aux paysans, aux opprimés, aux laissés pour compte. On peut remettre en cause les idéaux du Che, son extrémisme, sa vision bilatérale du Monde, pas la foi qu'il avait en son "homme nouveau",  sa générosité, son abnégation, son humanisme, le rêve qu'il avait pour "son" Amérique libre.

Un rêve qui lui a couté la vie, son parcours de "guérillero heroico" débuté sur une petite plage cubaine avec ses 82 companeros barbudos, s'est terminé de manière si pathétique, isolé, abandonné, traqué, accompagné seulement d'une poignée d'hommes à des années lumières de ses visions et de ses convictions, dans la jungle bolvienne.

L'homme était déjà une légende, l'étincelle d'un brasier dont américains et russes, craignaient qu'il n'enflamme la terre entière. C'est pour celà, selon Cormier, que les services secrets yankees auraient ordonné son exécution.
Aujourd'hui que reste t'il du Che, au delà de son portrait immortalisé par Alberto Korda, l'une des photos les plus célèbres du XX° siècle? Qu'aurait'il ressenti actuellement alors qu'un souffle révolutionnaire balaie le monde depuis l'Afrique du nord?
Autant de questions qui demeureront sans réponse. Ce que je peux juste affirmer, c'est que ce livre retrace à merveille son histoire et sa lecture vous laisse avec une multitude de questions sur nos choix, notre vie, notre vision de Monde, notre avenir. Ce ne sont que des prolongements de celles posées par Ernesto Guevara de la Serva, il y a plus de 40 ans.
En tout cas j'ai comme une irrépressible envie de partir à Cuba, son pays d'adoption, terre qui l'a érigé en mythe, aller respirer le souffle de la légende du Che à la source.

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