mercredi 10 février 2010

La Taylor attitude


Vendredi dernier, mon patron et boxeur préféré Cris a eu la très très bonne idée de m'inviter voir le 5ème combat professionnel de Taylor Mabika. Accessoirement, c'est ce phénomène qui tente de m'inculquer, chaque semaine, les valeurs du noble art au Battling Club de Paris.

Je n'avais jamais assisté à un combat de boxe professionnelle. Il faut dire qu'en France, ce sport, le plus exigeant qui existe, ne fait pas recette et il faut tirer un grand coup de chapeau aux bénévoles et passionnés qui organisent ce genre de réunions. (Nous avons d'ailleurs été scandalisés par le peu de considération de ces boxeurs de la part des représentants locaux, professionnels et politiques, qui distribuent si fièrement et si gracieusement des primes de 10 euros comme de vulgaires os balancés à des corniauds.Bref....)

Ce vendredi 5 février nous voila donc rendus au gymnase municipal de Cormeilles en Parisis assister à une douzaine de combats: 10 amateurs et 2 professionnels.
Il faut s'imaginer un gymnase de banlieue, au centre duquel trône un ring surmonté de projecteurs, entouré de chaises et de bancs d'écoliers. On est très très loin de Rocky et du Madison Square Garden, pourtant les pugilistes qui montent sur ce ring n'ont pas moins de mérite que les plus grands champions de ce sport. Ils sont au contraire des exemples de travail, de sacrifice et d'abnégation.

A 20h30, le spectacle commence. Par les minots tout d'abord, puis les juniors et les séniors amateurs. je suis a dix mille lieu de pouvoir encore porter de jugement critique et constructif sur une opposition entre 2 boxeurs, j'ai donc observé et écouté ce que l'on me disait. Le niveau n'était apparemment pas extraordinaire.

A 21h30, les premières choses sérieuses ont commencé. Mehdi Boubekeur fierté locale, fait son entrée sur le ring au son d'un rap customisé qui met ses fans en transe. Il livre son premier combat professionnel (poids plume)et s'impose logiquement aux points face au belge Julien Delaunois.
Un combat maitrisé, une boxe propre et technique (dixit les experts)et c'est vrai que la différence avec les amateurs est flagrante.

Après une demi douzaine de nouveaux combats entre amateurs, puis la petite touche féminine obligatoire, place à la star de la soirée.

Taylor Mabika, l'enfant Gabonais, qui a participé aux JO d'Athènes, monte sur le ring pour son 5° combat professionnel. Catégorie lourds/légers (-91 kilos). Il est opposé à un "client", James Grégoire, champion du monde en boxe pieds/poings et multiple champion de France.
Il s'impose par arrêt de l'arbitre sur blessure, en début de 4° reprise

Les deux premiers rounds entamés pied au plancher sous les chants et les encouragements de ses frères gabonais, il ne laisse aucune ouverture à son adversaire. La troisième est plus disputée mais Grégoire est durement touché.
Au début de la 4° le médecin intervient pour examiner son arcade , il ne reprendra pas le combat.

Taylor salut son public, il s'est sorti du piège avec maîtrise et brio. Il pourra apprécier sereinement les 50 euros gracieusement offert au vainqueur par l'industriel local. Triste retour à la réalité. Mais pour ses amis, frères, spectateurs ou simples curieux, il est un héros. Un gladiateur moderne. Un exemple.

Lui tout sourire, redescend saluer la foule. Dès le lendemain il nous offrira une nouvelle leçon d'humilité, en retournant s'entrainer et souffrir encore et encore. En continuant de faire partager sa passion et son extraordinaire volonté à tous, du plus jeune au plus féru. Cet exemple là, il n'a pas de prix.

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